JOURNAL D’ÉCRITURE

Publié le 25 octobre

JOURNAL 2014.10.06 – Histoires de marques

Le Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC) propose aux artistes des formations sur mesure. Grâce à ce programme, je bénéficie depuis le début du mois d’octobre d’un accompagnement individuel pour m’aider à retrouver mon aiguille dans la botte de foin qu’est devenu ce roman se trouvant sur ma table de travail depuis trop longtemps déjà.

Mon « bon ange » s’appelle Dominique Alexis. Consultante à la scénarisation pour des producteurs et des scénaristes télé et cinéma, Dominique conseille aussi des romanciers sur leurs intrigues. Nous avons droit à vingt heures de rencontres pour arriver à résoudre mon problème.

Quel est ce problème? Je dois décider quoi écrire à propos de cette histoire d’amour et de deuil, et comment : sur quel ton, dans quelle forme…

Histoires de marque

En amont de la formation, Dominique m’a demandé de dresser une liste d’œuvres importantes pour moi. Ces Histoires de marques comptent environ 80 titres (livres et films). Parmi ceux-là, l’incontournable Lettres à un jeune poète de Rilke, bien sûr, dont j’éprouve bien involontairement, depuis juillet dernier, le mot d’ordre: « Il faut s’en tenir au difficile. » Autour de Rilke, des souvenirs de jeunesse (Le petit Poucet, Le petit Prince) : ces histoires d’enfants privés d’enfance me fascinent; Le Libraire, de Gérard Bessette, pour ce personnage de libre penseur; Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy, Kamouraska d’Anne Hébert, pour les destins broyés; dans Moderato cantabile de Marguerite Duras) et L’Étranger d’Albert Camus, j’adore le dépouillement, l’économie; je suis époustouflée par L’Oeuvre de Dieu, la part du Diable de John Irving: l’art de plaider une cause par la fiction, dans le même esprit (art de l’argumentation), Trois Guinées de Virginia Woolf; et ces histoires édifiantes (mais pas toujours) de femmes, bien sûr: le cycle Les Enfants de la violence, Le Carnet d’or, Les Carnets de Jane Somers de Doris Lessing.

De mes annotations, je retiens que je suis attirée par les ouvrages qui mettent en scène des personnages déchirés par des vertus morales. J’aime la rigueur de leurs débats intérieurs, l’authenticité de leurs déchirements, de leurs émotions.

J’aime :

  • Les histoires mettant en scène des personnages féminins
  • De personnages en apparence fragiles, mais d’une grande force intérieure
  • Les apparences tordues, qui prennent une tout autre signification, quand on va au fond des choses
  • Les romans où l’on sourit, où l’on est charmé, pris de court par un point de vue dissonant, un mot d’esprit, une manière originale d’exprimer les choses ou de se comporter
  • Les histoires « réconfortantes » (voir ci-dessus)
  • Les histoires bien structurées et bien écrites (qualité de la langue)

Je n’aime pas :

  • La violence gratuite
  • L’intelligence qui se regarde briller

Mes thèmes :

  • Les relations homme/femme
  • L’amour, l’amitié, la solidarité, les complicités
  • La maternité
  • Les droits de la femme dans un monde (toujours) dirigé par les hommes
  • L’injustice, les sociétés (familles) étouffantes
  • La rébellion contre toutes les entreprises de corsetage

Je trouve l’idée excellente de dresser ainsi un panorama des influences qui s’exercent sur mon écriture, de prendre vraiment conscience de tout ce qui sera sous-jacent à mes questionnements et explorations.

Voilà, c’est parti!

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