JOURNAL D’ÉCRITURE

Publié le 4 avril 2013

JOURNAL 2013.04.04 – Contraintes de format ou de collection

J’ai rencontré hier soir les membres du club de lecture de la bibliothèque Raymond-Lévesque. Elles sont une vingtaine, des femmes, à se rencontrer tous les premiers mercredis du mois pour échanger sur leurs lectures. Le club fonctionne depuis 16 ans. Certaines sont membres depuis le tout début. Admirable, non ?

Linda Moisan, la cheffe de division Bibliothèque Raymond-Lévesque, a fait une courte annonce, puis m’a présentée. Durant une quarantaine de minutes, j’ai parlé de mon expérience, exposé les motifs qui m’ont poussée à poser ma candidature pour cette résidence, expliqué ce qu’est une résidence et comment se développe le roman que je suis en train d’écrire, répondu aux questions qu’on m’adressait. Des questions qui s’appuyaient tant sur mon propos que sur leurs préoccupations de lectrices.

Dans le feu de l’action et pressée par le temps qui s’écoulait, j’ai répondu un peu vite à l’une d’entre elles. Je voudrais nuancer, ce matin.

Cette dame me demandait si les éditeurs passent des commandes, imposent un format, un nombre de pages, des contraintes de genre… J’ai répondu un peu vite que, non, en me centrant sur la première partie de la question : on ne me passe pas (encore ! – rire) de commandes. Sauf une fois, en fait : pour Par la bave de mon crapaud, l’éditeur Jean-Pierre Langlois m’avait demandé une histoire de sorcière pour la collection « Légendes » des éditions Ovale. En réalité, même quand les éditeurs ne commandent pas les manuscrits (en indiquant souvent un format ou en évoquant l’esprit d’une collection), les auteurs restent conscients des contraintes de formats ou de style, des collections. En principe, on n’écrit pas un roman jeunesse sur plusieurs centaines de pages (encore y a-t-il des exceptions célèbres : Harry Potter, pour n’en nommer qu’une). Et puis, il faut bien le reconnaître, il est souvent plus payant pour un auteur de publier trois romans de 350 pages, qu’un seul de mille pages ! Mais en dehors de ces considérations stratégiques ou financières, le récit impose ses propres mesures. L’histoire se déploie-t-elle ? Traverse-t-elle des continents et des siècles ? Se murmure-t-elle plutôt comme une confidence ? Explose-t-elle comme un cri ? Dure-t-elle le temps d’un orage ? Le temps qu’il faut pour la raconter devrait coller à son essence même.

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