BIBLIOGRAPHIE
Le concert qui doit permettre à Clara d’entrer au Conservatoire va commencer. Assis au premier rang, ses parents sont soudain chassés de leurs places par le couple Smith. Choquée, Clara est incapable de jouer.
Dans son esprit tout s’emmêle. Les bombes du FLQ; la Ville, qui projette de raser son quartier, menaçant ainsi l’imprimerie de son père; Rosa Parks, qui a su dire non au Blanc revendiquant sa place dans l’autobus; les efforts des derniers mois, surtout, à s’exercer sous le regard du tigre de porcelaine.
Clara n’a pas consenti à tous ces sacrifices pour rien. Ce concert est le sien. Les Smith n’ont pas le droit de lui gâcher ce moment. Elle doit se faire respecter. Maintenant !
DÉTAILS DU LIVRE | |
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ILLUSTRATION | Jean-Luc Trudel |
COLLECTION | Chat de gouttière (9 ans et plus) |
ÉDITION | Soulières éditeur |
ANNÉE | 2019 |
NOMBRE DE PAGES | 104 |
PRIX | 10,95$ |
Mot de l’autrice
Dans un article sur Nina Simone, j’ai lu que la jeune musicienne alors âgée de 13 ans, avait refusé de jouer, tant que ses parents ne récupéreraient pas la place d’où on les avait injustement chassés, en raison de la couleur de leur peau. J’admire ce genre de courage.
Je me suis demandé si je l’aurais eu, ce courage. De cette anecdote, Clara est née. Je l’ai installée à Montréal (la ville où j’ai grandi), dans une période que je connais bien (en 1963, j’avais 13 ans). À cette époque, Montréal se métamorphosait. Le métro n’existait pas encore. La ville ne comptait qu’un ou deux gratte-ciels. On rasait des quartiers entiers pour construire la tour de Radio-Canada et l’autoroute Ville-Marie. Les bombes du FLQ faisaient grand bruit.
Je me suis demandé ce qu’aurait été cet épisode de ma vie si j’avais été Noire, si j’avais vécu dans ce qui allait devenir la Petite-Bourgogne et avais joué un peu mieux du piano.
Commentaires
Danielle Marcotte met en scène avec doigté le racisme vécu de l’intérieur, ce mélange de honte et de rage ressenties devant l’injustice. Écrit dans un style ample et soutenu par des personnages entiers, Le tigre de porcelaine offre une plongée au cœur d’un Montréal peu dépeint en littérature jeunesse. (…) Si la ségrégation est au cœur du récit, celui-ci embrasse plus large et inclut les thèmes du courage, de l’audace et de la fierté.
Marie-Fradette, Lurelu, Hiver 2020
Un court roman, très intéressant, qui montre les effets du racisme et de la ségrégation dans le Montréal des années 1960, avant l’Expo 67 et au moment où le FLQ fait exploser ses premières bombes… Très, très bien écrit.
Pierre-Alexandre Bonin, Samedi de lire.
Prix et mentions
Le tigre de porcelaine est finaliste au prix Bernadette-Renaud des Grands Prix littéraires de la Montérégie, édition 2020.