On écrit parce que c’est ainsi. On l’a toujours fait. Déjà, sachant à peine former les lettres, on s’isolait dans sa chambre pour en faire des mots, des phrases, des pages de journal, des poèmes. Puis on a continué par habitude. De même chante-t-on, joue-t-on du piano ou de la guitare, du pinceau ou du ciseau, sans doute aidé au départ par un contexte familial. Notre art nous définit, en même temps qu’il ne dit pas tout de nous, puisque nous avons, la plupart du temps, dû choisir aussi un autre métier pour vivre. On ne vit pas de son art, du moins pas avant très longtemps. Et puis, il y a la famille, les enfants… On écrit, donc, sans trop se poser de questions. La plume ou le clavier sont comme l’air qu’on respire.